TEXTE DU 03 Mai 2020

Conscience Spirite

Francisco Candido Xavier « Lettres de l’Autre Monde« 

Chapitre 7

 

Tu dis ne pas comprendre pourquoi, à travers leurs communications, les spirites désincarnés s’autocensurent autant. Un tel revient pour déclarer par la psychographie qu’il n’a pas agi comme il aurait dû, bien qu’ayant fait de son mieux pour servir son prochain lors de son séjour sur la terre.

Un autre se manifeste à travers différents médiums et déplore le temps perdu, quoi qu’il soit reconnu pour son caractère vertueux…

Puis, après avoir fait des remarques intéressantes, tu soulignes : « On a l’impression que nos confrères reviennent de l’au-delà tourmentés par de terribles complexes de culpabilité.

Comment peut-on expliquer ce phénomène ? »

Crois bien, mon cher, que personnellement, je nourris pour les spirites la plus tendre admiration. Ce sont les infatigables constructeurs du progrès, les ouvriers du christianisme revivifié.

Les hommes ont pris tant de liberté dans l’interprétation des enseignements de Jésus que, sincèrement, je ne connais pas en ce monde de personnes de foi mieux dotées qu’eux en matière de raisonnement pour faire face aux problèmes de la vie et de l’univers.

Doués d’un large potentiel de connaissance, il est juste qu’ils cherchent à faire de leur mieux et toujours d’avantage pour le bien du plus grand nombre sur la terre, pour ceux qui sont toujours prisonniers des illusions et des inhibitions en matière de croyance.

On raconte qu’une nuit à l’époque où il réunissait les textes à l’origine de son œuvre Le Livre des Esprits, Allan Kardec alla se coucher impressionné par un rêve de Luther dont il avait pris connaissance. En son temps, le grand réformateur berçait la conviction d’avoir été au paradis pour y recueillir des informations sur le bonheur céleste.

Touché, pendant son sommeil, le codificateur de la doctrine spirite se vit aussi projeté hors de son corps physique dans une singulière impression de dédoublement… Près de lui, il identifia un envoyé des plans sublimes qui le transporta d’un seul coup dans une région brumeuse où gémissaient des milliers d’entités dans un état de souffrance impressionnant. Les sanglots se mariaient à des cris de colère, les blasphèmes étaient suivis d’éclats de rire démentiels.

Stupéfait, Kardec se souvint des tyrans de l’histoire et demanda bouleversé :

— Ce sont ceux qui ont crucifié Jésus qui gisent ici ?

— Nullement, lui fit le guide avec bienveillance. Malgré leur responsabilité, ils ignorent le mal qu’ils ont pratiqué dans son essence. Le Maître en personne les a aidés à se débarrasser des remords en leur accordant des réincarnations bénies qui leur permirent de se racheter vis-à-vis de la loi divine.

— Et les empereurs romains ? Ils subiront certainement les mêmes supplices que ceux qu’ils imposèrent à l’humanité…

— Pas du tout. Des hommes comme Tibère ou Caligula n’avaient pas la moindre notion de spiritualité. Après des stages régénérateurs sur la terre, certains d’entre eux se sont déjà élevés à des sphères supérieures, tandis que d’autres s’attardent encore au niveau physique où ils sont internés au seuil de la rémission.

— Serait-ce donc les bourreaux des chrétiens aux prémices de l’Evangile qui sont emprisonnés dans ces vallées lugubres, demanda le visiteur ?

— Non, ce ne sont pas eux, non plus, répliqua le compagnon lucide. En ces jours apostoliques, les bourreaux des partisans de Jésus étaient des hommes et des femmes presque sauvages, même s’ils semblaient civilisés… Tous furent amenés à réincarner pour s’instruire et trouver l’entendement.

Le codificateur du spiritisme se mit à penser aux conquérants de l’antiquité : Attila, Hannibal, Alaric I ou Gengis Khan… Avant même qu’il n’ait eu le temps de formuler une nouvelle question, le messager ajouta tout en répondant à sa réflexion mentale :

— Les guerriers auxquels tu penses n’errent pas dans ces parages… Ils ne savaient rien des réalités de l’esprit, de sorte qu’ils reçurent le soutien de la miséricorde divine et furent amenés à renaître sur la terre pour vivre des épreuves expiatoires en fonction des dettes qu’ils avaient contractées…

— Alors, dites-moi, demanda Kardec en émoi, qui sont ces malheureux dont les gémissements et les supplications me fendent le cœur ?

Imperturbable, l’orienteur lui expliqua :

— Ce sont ceux qui dans le monde étaient parfaitement conscients des impératifs relevant du bien et de la vérité, mais qui délibérément firent le choix de les fuir. Il s’agit plus particulièrement des chrétiens infidèles de tous les temps qui connaissaient parfaitement la leçon et l’exemple du Christ, mais qui sombrèrent volontairement dans le mal… Pour eux, trouver un nouveau berceau sur la terre est toujours plus difficile…

Choqué par ce commentaire inattendu, Kardec retourna immédiatement à son corps physique.

Il se leva et rédigea la question qu’il allait poser le lendemain et qui serait examinée par les mentors de l’œuvre en chantier.

Elle figure sous le numéro 642 du Livre des Esprits :

« Suffit-il de ne point faire de mal pour être agréable à Dieu, et assurer sa position à venir ? »

La réponse des instructeurs fut la suivante :

« Non, il faut faire le bien dans la limite de ses forces, car chacun répondra de tout le mal qui aura été fait à cause du bien qu’il n’aura pas fait. »

Avec des principes aussi clairs et aussi logiques, on peut facilement percevoir, mon ami, qu’il est naturel que lorsque la conscience spirite se trouve confrontée aux idées dominantes des religions majoritaires, il puisse surgir de grandes différences.

 

Enregistrement de la réunion du 03/05/2020

Vous pouvez visionner la totalité de la réunion virtuelle avec la video ci-dessous.

 

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